Cher badiste,
Les plus zélés d’entre vous participent aux interclubs ou aux compétitions de badminton. S’il reste possible de jouer avec des volant plastiques en non classé, il est obligatoire de jouer avec des volants plumes dès lors que vous jouez en classés.
A la différence du plastique, le plume peut, dans une même boite, connaitre des variations de vitesse. De plus, la vitesse du volant est dépendante des conditions de températures et de pressions. C'est pourquoi, avant chaque match, il faut s’affranchir d’une phase mêlant à la fois technique, raffinement et virilité, appelé
le test de la vitesse du volant.
L’objectif de ce test est de s’assurer que le volant ne va pas trop vite, ou dit autrement, qu’il ne va pas se barrer à 1m50 derrières la ligne dès que vous l’effleurez (ce qui peut entrainer de violentes manifestations de frustration chèrement sanctionnées en compétition).
Le test de la vitesse du volant est une phase préliminaire, et comme chacun le sait, les préliminaires, c’est très important. Voici donc ce qu’il faut savoir pour franchir avec succès cette étape.
Le test de la vitesse du volant s’effectue en un ou trois temps :
1/ Test de la vitesse des volants initiaux Voici un extrait du règlement officiel :
- Citation :
- 3.1 Pour tester un volant, le joueur doit effectuer un dégagement en frappe basse, le contact avec le volant se faisant au-dessus de la ligne de fond. Le volant doit être frappé dans une direction montante et parallèle aux lignes de côté.
3.2 Un volant de vitesse règlementaire doit tomber à au moins 530 mm et au plus à 990 mm de l'autre ligne de
fond, à l'intérieur du terrain, selon le schéma B.
Dans la pratique, le joueur se positionne en fond de court et frappe le volant comme un ours, sous la ceinture (ouille) afin de l’envoyer le plus loin possible et d’impressionner son adversaire par cette démonstration de force. Vous l’aurez compris, le but non avoué du test est bien entendu d’intimider l’adversaire du début.
Si vous êtes suffisamment préparé à cette phase (je vous conseille pour cela la musculation associée des compléments hautement enrichis en protéines), vous devriez être en mesure d’envoyer le volant en dehors de la zone autorisée (voir schéma B). Vous pourrez alors passer joyeusement à la phase 2 et 3.
2/ Ralentissement du volantRalentir le volant consiste ni plus ni moins à le mutiler rituellement afin d’augmenter sa force de trainée. Le mode opératoire est le suivant : il faut tout d’abord, d’un commun accord, déterminer le nombre de plumes à casser. Je rappelle que le volant est composé de 16 plumes. Il convient donc d’en casser un nombre pair afin d’une part de ne pas nuire à la prédictibilité de la trajectoire du volant, et d’autre part pour éviter de passer pour une grosse courge.
Généralement, on casse 1 plume sur 4, ou 1 plume sur 2 si vous avez envoyé le volant contre le mur du fond.
Casser une plume consiste à rabattre délicatement l’extrémité de la plume vers l’extérieur en le pinçant entre votre pouce et votre index dans un geste qui se veut très élégant, et pour les plus talentueux, légèrement érotique.
Vous trouverez en images des exemples de ce qu’il faut faire et ne pas faire.
Volant cassé comme un porc
Volant ralenti avec délicatesse
Je précise au passage que l’on ne teste pas les volants plastiques car ils sont fabriqués industriellement et leur vitesse varie rarement d’un volant à l’autre. De plus, essayer de casser l’extrémité de la jupe d’un volant plastique est un acte dont l’absurdité n’a d’égal que le ridicule (un peu comme le tuning de voiture en fait).
3/ Test des volants cassésReproduire l’étape 1. Si les volants sortent toujours, il faut d’avantages de plumes, puis re-tester de nouveau les volants. Si toutes les plumes sont cassées et que le volant est toujours trop rapide, arrêter le badminton et mettez vous à l’haltérophilie.
Une fois les volants testés, il ne reste plus qu’à déterminer au hasard par quel volant commencer (un des votre ou un de ceux de votre adversaire) puis qui aura le service.
Voilà, finalement, une fois que vous aurez assimilé tout ceci, vous vous rendrez vite compte qu’au final, il n’y a pas de quoi casser 3 pattes à un canard.
Merci de votre attention.