Chers badistes,
Comme vous le savez, pour exceller dans l’
ars badmintona, ou l’art du badminton, le pratiquant consciencieux doit en maîtriser toutes les facettes. S’il est important de disposer d’un large éventail de techniques telles que le smash puissant, le slice perfide ou l’amorti sournois, il n’en est pas moins vital de maitriser un tout autre aspect : la stratégie.
Or, que nous apprend le plus grand stratège chinois de tous les temps ? Il nous dit que
- Citation :
- Toute guerre est basée sur la tromperie.
"L'art de la guerre", Sun Tzu
Et ne vous y trompez pas : le badminton, c’est la guerre.
En budo (arts martiaux japonais), nous retrouvons ce concept sous la dénomination de kensei-waza, englobant l’ensemble des techniques destinées à abuser un adversaire afin de porter l’attaque décisive (okuri-waza).
Parmi les innombrables formes que peuvent prendre la tromperie, il en est une, connue de toutes et tous, et qui a su faire ses preuves à travers les âges : il s’agit bien entendu de
la diversion (fumi-wasa).
Au badminton comme ailleurs, la diversion peut se décliner de bien des façons. Nous allons parcourir ensemble quelques exemples classiques, mais diablement efficaces, tout particulièrement en double. En effet, le double ouvre des techniques plus riches, puisque l’un des joueurs peut se consacrer pleinement à ladite diversion, tandis que l’autre joueur, lui, se prépare à porter l’attaque décisive.
La sortie de terrain improbable.Il est arrivé à tout joueur combatif de se retrouver dans la fâcheuse situation où il doit couvrir seul le fond de cours. Un adversaire avisé aura alors la judicieuse idée de lui faire parcourir le maximum de distance en alternant les volants sur le fond droit et le fond gauche du terrain (c’est ce qu’on appelle vulgairement faire faire l’essuie glace).
Il existe une échappatoire efficace à cette nasse : la sortie de terrain improbable. Il s’agit pour le joueur acculé en fond de cours de renvoyer le volant, puis de poursuivre sa course dans la même direction comme un dément sur les terrains d’à coté en hurlant « leeeeet » ou « plaaaaace ».
Il est fort à parier que les adversaires, à la fois surpris et amusés, baissent un tant soit peu leur garde et fassent preuve de moins d’efficacité pour le retour suivant. A votre partenaire de terminer le point.
La maladresse feinte.La maladresse feinte est une technique emprunté à la boxe de l'homme ivre (ou Zui Quan). Je vous conseille fortement de visionner « le maitre chinois » (drunken master) avec Jackie Chan pour vous donnez un aperçu de la beauté majestueusement éthylique de ce style de combat.
Il s’agit ici, pour l’un des joueurs, de renvoyer le volant, puis de laisser s’échapper sa raquette de façon grotesque, tout en s’effondrant sans grâce pour finir les quatre fers à l’air.
Devant le comique de cette situation, vos adversaires auront grande peine à renvoyer le volant. A votre imperturbable partenaire de porter l’éventuel coup de grâce.
Le détournement indécent.Voici une technique de mixte par excellence. En effet, le badminton est un des rares sports ou s’affrontent des adversaires de sexes opposées. Ceci ouvre un panel redoutable de possibilités. Si « le coup du débardeur » est difficile à pratiquer en compétition suites aux règles vestimentaires rigoureuses imposées par la fédération, d’autres techniques, pratiquées depuis la nuit des temps, s’avèrent être d’une efficacité voluptueusement redoutable. Je ne commettrai pas l’affront de vous décrire ces tactiques déjà bien connue par grand nombre d’entre vous.
La saillie drolatique.Cette technique de combat consiste à faire rire les adversaires au moment précis où ils ont besoin de tous leurs moyens pour renvoyer le volant. Notez bien que l’on aperçoit ici la lisière du règlementaire, et que l’on s’approche dangereusement de techniques de dirty badmintoning.
Ce principe de diversion doit s’adapter à l’humour de vos adversaires, et bien entendu, à vos moyens. Le temps peut parfois faire cruellement défaut et réduire votre trait d’humour du subtil « Pourquoi les joueuses qui jouent dans la catégorie C ne sont jamais célibataires ?
Parce que ce sont des filles en C » (elle n’est pas de moi) à un plus rudimentaire « Oh pute borgne ! » (celle-ci par contre…).
Il existe bien entendu bon nombre d’autres méthodes de diversions. N’hésitez pas à les employer, ça met toujours de l’ambiance sur le terrain.
En vous remerciant,
A bientôt sur les terrains.